Le pianiste Nicolas Horvath jouera «Vexations» près de 20 heures sans s’arrêter.

Le samedi 4 décembre 2010 au Palais des congrès de Perpignan Nicolas Horvath  jouera Vexation à partir de 7 heures à l’occasion du Téléthon.

Sa prestation peut être suivie sur ce site

Vexations est une œuvre pour clavier (le manuscrit ne précise pas l’instrument) composée par Erik Satie en 1893. En tête de partition le compositeur écrit cette note :

 » Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses  »

L’œuvre (de forme A – A1 – A – A2) est une répétition d’un motif unique A et de ses harmonisations A1, A2 joués 840 fois de suite sans arrêt. Le tempo se lit Très lent sans indication métronomique. L’exécution complète de l’œuvre peut varier entre quatorze et vingt-quatre heures, selon le tempo adopté par le ou les interprètes.

Le compositeur américain John Cage fut le premier à prendre l’initiative d’une interprétation intégrale de l’œuvre, dix pianistes se relayant pour la jouer pendant plus de 18 heures, en 1963, à New York. La première exécution intégrale en Europe par un seul pianiste, Thomas Bloch eut lieu en juin 1984, à la Galerie d’art Jade à Colmar (France). Elle dura 24 heures (de midi à midi). Le même pianiste rejoua Vexations dans le petit studio où vécut Erik Satie, rue Cortot (Montmartre), à Paris, le 21 juin 1985 (de minuit à minuit), à l’invitation de la Fondation Erik Satie et de sa présidente, Ornella Volta. Il l’interpréta encore intégralement, toujours pendant 24 heures, lors du Holland Festival à Amsterdam, en 1988, à l’American Hotel, en présence de John Cage à qui le Festival était consacré cette année-là.

Parmi les interprétations intégrales les plus récentes, on citera notamment celle donnée à la Cité de la musique le 8 février 2009 entre 8 heures et 3 h 15 du matin, 21 pianistes se succédant autour d’Alexandre Tharaud, ou Le 16 et 17 mai 2009 de 18 heures à 16 heures, par Mark Lockett au Centre d’Art et de Littérature, La Coopérative de Montolieu.

A noter que :

– Erik Satie n’a pas publié cette œuvre de son vivant, et il n’est pas connu qu’il l’ait lui-même exécuté en public.

– Pour certains auteurs, il s’agirait d’une sorte de pénitence que se serait infligée le compositeur, pour qui l’année 1893 avait été en partie mouvementée suite à sa relation pour le moins difficile avec Suzanne Valadon…

– Cette œuvre a certainement influencé les courants musicaux minimaliste et répétitif qui sont, eux même, à l’origine de la Techno.

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Ci-dessous Nicolas Horvath joue l’une des rares pièces déclarée comme Dada :

Nicolas Horvath pendant l’interprétation de Vexations :

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