Mémoire d’un amnésique, petit opéra sans lyrics

Agathe Mélinand présente :

MÉMOIRES D’UN AMNÉSIQUE

TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
1 rue Pierre Baudis
31000 Toulouse

Du 14 mai au 01 juin

Au_Chapeau_Melon

Tantôt ils font de moi un fou, tantôt, ils me représentent comme un être doux d’une platitude qui n’a d’égale que la leur. Peut-être se trompent-ils ? Après Sade et Tennessee Williams, Agathe Mélinand nous emmène cette fois, Pas à Pas entre musiques et mots à la rencontre d’un des plus adorable et agité musicien français : l’incernable Erik Satie.

Toute ma jeunesse on me disait : vous verrez quand vous aurez cinquante ans. J’ai cinquante ans, je n’ai rien vu…
 Quand on pense à Satie on pense Gnossiennes et Gymnopédies, on pense au parapluie noir, au costume de notaire, au canon qu’il tire avec Picabia dans Entracte de René Clair. Quand je pense à Satie, je me souviens, qu’un jour – il avait vingt-et-un ans – il prit ses vêtements, les roula en boule, s’assit dessus, les traîna sur le plancher, les piétina, les aspergea de toutes sortes de liquides jusqu’à les transformer en véritables loques, défonça son chapeau, creva ses chaussures, déchira sa cravate, cessa de soigner sa barbe et laissa pousser ses cheveux. Quand je pense à Satie, j’entends la machine à écrire en percussion de Parade – ballet réaliste, j’entends les Nouvelles pièces froides, je joue à Sports et divertissements, au Yachting et à La Pêche, je pense à celui qui parti d’Honfleur à douze ans et mourra à Arcueil où il s’occupait si gentiment des petits enfants. Enfantillages pittoresques en bas de la chambre sans eau où il vivra quinze ans entre cageots et pianos. Scandaleux ? Plus de scandale ! Les scandales sont trop scandaleux et scandalisent tout le monde ! Quand je pense à Satie, je pense à Debussy qui l’aimait tant, aux Préludes flasques et à la Musique d’ameublement. Mon Satie est celui qui rageait, qui buvait, qui marchait tant et tant, qui racontait des histoires et se taisait, qui jalousait, qui écrivait et de la musique et des mots. Toujours en Habit de cheval, vivant dans la misère, tiré à quatre épingles mais sans chemise… Passons. Je reviendrai sur ce sujet. Mon Satie est celui qui ne respirait pas sans avoir auparavant fait bouillir son air, celui qui conseillait : Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux… Nous sommes comme le parapluie de Satie. Bien tristes de l’avoir perdu…

Agathe Mélinand

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