Bien que moins connue que son frère, Olga a mené une vie intéressante qui mérite d’être explorée.
Tous nés à Honfleur, Erik né le 17 mai 1866, Olga, née le 17 juillet 1868, Conrad, son frère en 1869, et Diane en 1870. La famille Satie déménage à Paris en 1872. Après la mort de leur mère en 1871 et celle de leur sœur Diane la même année, Erik et Conrad ont été confiés à leurs grands-parents maternels à Honfleur, tandis qu’Olga a été envoyée au Havre chez M. Nicolas Fortin, un oncle maternel. Selon les souvenirs de Conrad, Erik et Olga ne s’entendaient pas et se disputaient fréquemment, tandis qu’Erik et Conrad étaient plus proches.
Olga s’est mariée avec le docteur Pierre-Joseph Lafosse le 8 avril 1891. Il est mort d’une mystérieuse maladie le 18 novembre de la même année, laissant Olga veuve à 23 ans et enceinte de leur premier enfant, né le mois de février suivant. Mise immédiatement sous la tutelle d’un beau-frère pharmacien, M. Le Cannu, considéré comme le principal responsable de cette situation. En 1902, à la suite d’un conseil de famille, elle a été déchue de ses droits maternels, aucune information précise n’est disponible à ce sujet.
Supportant mal cette situation et ses difficultés financières, elle décide de partir avec une amie. Elles s’installent d’abord rue de la Michodière à Paris, puis en 1900, 1905 ou 1913 (?), Olga prend un bateau pour l’Argentine. Ce départ semble avoir créé une certaine distance avec sa famille, car il est mentionné qu’elle est partie « sans laisser d’adresse ».
Comme Erik, Olga était également pianiste. Cependant, contrairement à son frère qui est resté en France, Olga a pris une direction différente dans sa vie. A Buenos-Aires elle a poursuivi sa carrière musicale en tant que professeur de piano et fonda » l’Ecole Satie » et a ensuite été directrice d’un conservatoire. Elle a ainsi contribué à la diffusion de la musique classique dans son pays d’adoption, tout en portant l’héritage musical de son frère Erik.
Olga n’a jamais reçu les droits d’auteur de son frère qui lui étaient dus. Elle a vécu une longue vie de pauvreté et décède le 1er juin 1948 à Buenos Aires, soit 23 ans après la mort de son frère Erik.
Bien que les détails de sa vie en Argentine soient peu connus, son parcours illustre une facette intéressante de l’histoire de la famille Satie, montrant comment la musique a influencé les différents membres de cette famille au-delà des frontières françaises.
Sources et remerciements à : M. LEFRANCOIS C.
Andrea Cohen et Gaël Gillon :
Je suis la soeur d’Erik Satie 1/2
Je suis la soeur d’Erik Satie 2/2
André S.