Qu’est-ce que tu lis ? Je lis Erik Satie

Erik Satie par Man Ray

Qu’est-ce que tu lis ? Je lis Erik Satie. Certains diront : mieux vaudrait l’écouter. Je le lis. On a le droit ? Erik Satie, on l’entend partout. Pas une journée à la télévision, pas une journée dans les ascenseurs, sans qu’on entende des morceaux, plus ou moins entiers, de quelqu’une de ses Gnossiennes, de quelqu’un de ses Préludes flasques. On l’entend et on ne l’écoute pas. Il avait inventé, la chose et le mot, la musique d’ameublement. Mais pas à propos de ses Gnossiennes, pas à propos de ses Préludes ! Ah, ah, il pensait se moquer, il est bien attrapé. Donc, je lis Erik Satie. Et je réponds à ma question : on a bien le droit, merde !

Il avait un frère, son prénom était Conrad, il sera encore question de lui à la fin de cet article. Eux-mêmes avaient une sœur, mais elle ne compte pas. On ne la cite que pour être complet. Une autre sœur était morte en très bas âge, ainsi sommes-nous archi-complet. Tous quatre étaient mi-écossais, mi-français, leur père avait séduit une Ecossaise, leur mère avait séduit un Français.

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Satie et le jazz, par Pierre Jourde

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a longtemps que je m’intéresse aux écrits de Satie (réunis par Ornella Volta chez Gérard Lebovici en 1977) et aux étranges indications d’exécution qu’il notait sur ses partitions. J’avais consulté celles-ci à la bibliothèque nationale, en vue d’une conférence que j’ai donnée au Musée d’Orsay, et de l’ouvrage que j’ai publié sur l’incongru chez Corti, notion dont Satie semble l’incarnation, dans sa vie et ses textes.

Erik Satie est l’un des tous premiers musiciens, en France, sinon le premier, à s’être intéressé au jazz dès sa naissance, durant la première guerre mondiale. En 1904 il avait composé « Le Piccadilly », premier ragtime écrit en Europe (mais son plus célèbre ragtime est le Ragtime du paquebot de Parade, en 1917 ). Debussy le suivra avec « Golliwogg’s cake walk » et « Le Petit nègre » (on peut considérer que le ragtime est le père du jazz). Les premiers concerts de jazz en France ont été donnés, à partir de 1917, par des orchestres composés de soldats noirs : James Tim Brymn et ses Black Devils, Will Vodery, Jim Europe et les Hellfighters, etc.

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Prix littéraire des Musiciens 2018 pour : Les parapluies d’Erik Satie de Stéphanie Kalfon

La première édition du Prix du premier roman des musiciens 2018  à été attribué à Stéphanie Kalfon pour Les parapluies d’Erik Satie, prix décerné par des musiciens.

 

En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l’auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu’il compose

Observateur critique de ses contemporains, l’homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l’absence d’originalité de la société musicale de l’époque, et son refus des règles lui vaut l’incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire. Les parapluies d’Erik Satie n’est ni une biographie, ni une hagiographie. C’est le premier roman de la réalisatrice et scénariste Stéphanie Kalfon, conçu à la fois comme un hommage et comme un témoignage sur la vie du musicien.

 

 

 

 

Coup de coeur : Parade Jeunesse d’Eternité, roman de Zoé Balthus

« Parade » commence au chevet du poète Guillaume Apollinaire en 1916, revenu de la guerre avec un éclat d’obus fiché dans le crâne… Son meilleur ami Pablo Picasso lui annonce que Jean Cocteau, poète de 26 ans, lui propose de réaliser les décors d’un « ballet réaliste » qu’il veut créer pour les Ballets russes. Le compositeur Erik Satie est déjà de la partie.


En plein cœur du Montparnasse de la Première guerre mondiale, Zoé Balthus plonge dans le quotidien d’une jeunesse artistique démunie, seulement portée par la passion des arts, la beauté, la liberté de créer, l’amour de la vie. Personne ne soupçonne alors que ces jeunes gens composent une extraordinaire galaxie qui brillera pour l’éternité…

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