Personnellement, j’ai toujours eu pour l’Art Culinaire une vive admiration, admiration nullement mitigée. Les « plaisirs de la table » sont loin de me déplaire, au contraire ; et j’ai pour la « table » une sorte de respect, plus, même.
Qu’elle soit ronde ou carrée, elle m’apparaît « cultuelle » et m’impressionne comme un grand autel (même « Terminus » ou « Continental », si j’ose dire). Oui.
Pour moi, manger est un devoir, un devoir agréable de vacances, bien entendu ; et je tiens à accomplir ce devoir avec une exactitude et une attention soutenues.
Doué d’un bon appétit, je mange pour moi, mais sans égoïsme, sans bestialité. Autrement dit, je me « tiens mieux à table qu’à cheval » bien que je sois assez bon cavalier.
Mais ceci est une autre histoire, comme le remarque si justement M. Kipling.
Dans les repas, mon rôle a son importance : je suis convive, comme, au théâtre, d’autres sont spectateurs. Oui… Le spectateur a un rôle défini : il écoute et voit ; le convive, lui, mange et boit. En somme c’est la même chose — malgré toute la dissemblance qui existe entre ces deux rôles. Oui.