Oublier Suzanne

 

 

il s’affale sur le clavier

la fulgurance du chapelet de notes l’apaise

 

espérer trouver l’inspiration dans la fadeur de l’aube naissante n’est pas dans sa nature ; au rai de lumière lactescent qui peine à trouer la crasse poisseuse qui plombe la dentelle du rideau, il préfère le lacis familier des moisissures qui colonisent le papier peint, là, juste devant lui, sur le mur où est adossé le piano

 

il écoute

dissonances infinies

le petit studio d’Arcueil est une cathédrale

 

 

2 réflexions au sujet de “Oublier Suzanne”

  1. Savez-vous que la maison d’Érik Satie est en travaux à Arcueil ? Personne n’a envisagé de faire un musée ? Sans compter que si ça se trouve personne pour vérifier ce qu’on en préserve. Plus logique qu’à Montmarte, un musée. Avec un portant de costumes jaunes, un casque sous un drap noir pour écouter la gnossienne n°3, un portrait de Suzanne Valadon par Toulouse Lautrec au mur,… Beaucoup de gens disent quand on site Arcueil, « ahh Satie » et s’enquiert de lui là-bas, on répond « il y a sa tombe ». C’est cornichon qu’il n’y ait pas un lieu mieux.

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