Satie toujours très propre.

Extrait de l’autobiographie d’Henri Sauguet « La musique, ma vie », que je vous recommande de lire.

Henri Sauguet

Il n’avait pas d’eau dans sa chambre (Arcueil) jamais on ne l’a vu prendre de l’eau au robinet qui se trouvait en bas de l’immeuble, et pourtant il était d’une propreté parfaite, habillé comme pour une cérémonie : col à coins cassés, chapeau melon, parapluie et pardessus quand c’était nécessaire, extrêmement correct. Un jour que, devant lui, je me lavais les mains avec le savon approprié :

« Vous utilisez cette horreur ! Me dit-il courroucé. Si vous saviez avec quoi c’est fait ! Du suif, des déchets humains, ignoble, c’est une horreur. »

Quand, malade, il dut être hospitalisé à l’hôpital Saint-Joseph, il apporta avec lui comme nécessaire de toilette une pierre ponce et une brosse en chiendent. Il prétendait nettoyer visage et corps de la sorte, avec sans doute sa salive, comme les chats auxquels il ressemblait par attitude à la fois contemplative, feutrée et capricieuse.

Autre passage de cette autobiographie :


Mon Dieu, qu’il y a longtemps ! L’avoir aussi familièrement côtoyé pendant presque trois années en a fait pour moi, non pas un homme comme les autres, certes, mais un être vivant à sa manière au milieu de nous, et que j’ai admiré et aimé. De tous ceux que j’ai eu le privilège de rencontrer pendant ma bien longue vie. Erik Satie est certainement l’un des plus originaux, des plus curieux, des plus anti-conformistes que j’ai eu le bonheur de connaître.

Henri Sauguet La musique, ma vie – ISBN 2.877736-086-5

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