Henri Busser nous parle de Satie et d’autres musiciens

Henri Busser, compositeur né en 1872, à eu pour professeur César Franck et Gabriel Fauré, il devient plus tard chef d’orchestre avec Debussy. Il obtient le Prix de Rome en 1893. Rencontre Charles Gounod, André Messager et bien d’autres musiciens important, il eu plus tard comme élève Henri Dutilleux et Tomojirô Ikenouchi.

Il nous parle ici d’Erik Satie qu’il a vu faire « sensation » en jouant son « Morceau en forme de poire » au conservatoire et considère notre musicien comme étant amusant et plein d’esprit parlant souvent politique, pardonnons Henri Busser par son âge avancé (100 ans) de confondre Mantes (qui était jolie) et Arcueil-Cachan.

1 réflexion au sujet de « Henri Busser nous parle de Satie et d’autres musiciens »

  1. Souvenirs

    Büsser ne dit pas beaucoup de choses sur Satie dans cette assez longue archive ; il est vrai qu’il ne dit carrément rien de Ravel, rien a fortiori de Messiaen. Je commente Büsser-Debussy je parlerai de Satie-Debussy ensuite.

    Mais bon, même s’il nous cite le jugement de Gounod (pour qui Debussy était « faisandé ») il a assisté à toutes les répétitions de Pelléas dirigées par Messager, et a dirigé l’oeuvre lui même dès la 3ème je crois.

    (Il paraît que bien des années avant, au conservatoire et à l’issue d’une audition, Gounod avait pris Debussy enfant sur ses genoux et lui avait dit : « Toi mon petit tu as du génie »)

    Retour à 1902
    « Büsser arrive au pupitre avec l’air d’un Monsieur qui va prendre un bain froid et qui n’aime pas ça » écrit Debussy à Messager retourné à Londres.

    Pour les relations Debussy-Satie (j’y viens pour ne pas être classée hors-sujet, une fois ça suffit peut-être) on sait que Satie fut l’un des rares à rester fidèle à Debussy après le scandale de 1904. Plusieurs photos le montrent square du bois de Boulogne déjeunant avec Debussy. Mais ces relations sont ambiguës, il y a quelque chose de « biaisé » socialement entre les deux hommes. On croit Debussy richissime du fait de son mariage avec Emma Bardac (Debussy passera les dernières années de sa vie les créanciers aux trousses et pressé par le constant manque d’argent). On raconte qu’à ces déjeuners le pauvre Satie se contente d’un vin de qualité inférieure quand Debussy se réserve le bon…

    Dans les souvenirs de René Peter consacrés à Debussy, Satie se fait « massacrer » par Vital Hocquet (alias Narcisse Lebeau) qui, mélomane et musicien amateur – et mettreur en plomberie de son métier, avait connu les deux hommes dans leur jeunesse. La gloire venue tardivement à Satie (que l’on « osait » comparer à Debussy) le rendait fou. Il en voulait à Debussy d’avoir orchestré les « ineptes » Gymnopédies. « Dire que Satie a apporté quoi que ce soit à la gloire de la musique revient à dire que c’est le soldat Chapuzot qui a remporté la victoire de la Marne » déclare-t-il à René Peter.

    Cette férocité contre Satie s’explique certainement par le tort fait à Debussy par les « jeunes » dès les années d’avant-guerre, regroupés et soutenus par Cocteau, ces mêmes jeunes se choisissant Satie et certaine esthétique – les uns diront « épurée », les autres « minimaliste » (avec anachronisme), pour modèle et mot d’ordre de la création musicale de l’époque. On sait les paroles – deux mots cruels – prononcés par Debussy sur son lit de mort, à l’encontre de Satie.

    Cocteau reconnaîtra cette « injustice » bien des années plus tard, en l’absolvant sous le nom d’ « injustice nécessaire ».

    On se demande bien pour qui Cocteau se prenait. « Qui trop veut faire le coq tôt, trop tôt finit par ‘Viens Poupoule’  » Debussy n’avait pas trop tort, dans son humour douloureux…

    Cecilia

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