Parade de Satie, l’acte de naissance du surréalisme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Ballet Parade de Satie marque une date dans l’histoire des avant-gardes. Imaginé par Cocteau, avec des décors et costumes signés Picasso et une chorégraphie de Massine, il est créé au Châtelet en pleine Première guerre mondiale. Il déclenche un scandale en mêlant cubisme, futurisme et music-hall. Pour lui, Apollinaire invente le mot surréalisme. Une fois de plus, Diaghilev a vu jute en faisant confiance aux artistes : ses Ballets russes ont à nouveau surpris le public parisien et restent à la pointe de la modernité.

 

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Qu’est-ce que tu lis ? Je lis Erik Satie

Erik Satie par Man Ray

Qu’est-ce que tu lis ? Je lis Erik Satie. Certains diront : mieux vaudrait l’écouter. Je le lis. On a le droit ? Erik Satie, on l’entend partout. Pas une journée à la télévision, pas une journée dans les ascenseurs, sans qu’on entende des morceaux, plus ou moins entiers, de quelqu’une de ses Gnossiennes, de quelqu’un de ses Préludes flasques. On l’entend et on ne l’écoute pas. Il avait inventé, la chose et le mot, la musique d’ameublement. Mais pas à propos de ses Gnossiennes, pas à propos de ses Préludes ! Ah, ah, il pensait se moquer, il est bien attrapé. Donc, je lis Erik Satie. Et je réponds à ma question : on a bien le droit, merde !

Il avait un frère, son prénom était Conrad, il sera encore question de lui à la fin de cet article. Eux-mêmes avaient une sœur, mais elle ne compte pas. On ne la cite que pour être complet. Une autre sœur était morte en très bas âge, ainsi sommes-nous archi-complet. Tous quatre étaient mi-écossais, mi-français, leur père avait séduit une Ecossaise, leur mère avait séduit un Français.

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Ornella Volta : Une vie consacrée à Erik Satie

Ornella Volta nous a quitté à l’âge de 93 ans ce dimanche 16 aout au matin, elle qui durant une très grande partie de sa vie a étudier, travailler, écrit et mieux fait connaitre Erik Satie auprès du public. Sa longue histoire avec Satie commence par hasard dans les années 60, sa sœur lui demande de profiter d’un voyage à Paris pour lui apporter des informations sur un compositeur français qu’elle connait à peine, Erik Satie, et c’est là que la passion commence, elle consulte le peu d’ouvrage le concernant et quelques années plus tard elle décide de s’installer à Paris pour se consacrer entièrement au compositeur, elle rencontre ceux qui l’on connut, Pierre-Daniel Templier, le premier biographe, et aussi Georges Auric, Man Ray, René Clair, Henri Sauguet, Pierre Bertin et bien d’autres encore, elle réunit tout les documents le concernant, photos, articles, dessins, et aussi sa correspondance qu’elle publie dans l’ouvrage « Erik Satie, Correspondance presque complète » qui obtient le Prix du Jury du Prix des Muses en 2000. Elle publiera de nombreux ouvrages entièrement consacrés à Satie sur des sujets aussi pointus que ses dessins, la danse, tous ses écrits. Devenue Présidente de la Fondation Erik Satie, Ornella Volta ouvre à Montmartre le plus petit musée du monde « Le Placard » que Satie occupa quelques années, faute de subvention le musée ferme mais son travail continue, elle anime conférences, évènements, rassemble une quantité importante de documents qui seront ensuite déposés aux archives de l’IMEC, reconnue comme la biographe la plus importante de Satie, elle s’intéresse aussi aux domaines proches du compositeur, le mouvement DADA, le surréalisme, le groupe des Six pour lesquels elle est régulièrement consultée. Avant tout musicologue Ornella Volta a vraiment contribué à mieux faire connaitre et apprécié Erik Satie injustement mal aimé pendant bien des années. Jusqu’à la fin, elle a travaillé, corrigé avec acharnement malgré la fatigue pour terminer la nouvelle édition des « Ecrits » de Satie. Je l’ai vu rangé, classé, rassemblé, mettre en ordre une quantité de documents impressionnante, voulant être prête pour rejoindre paisiblement celui qu’elle a tant connu et aimé.

André SZEP